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Mes commentaires sur les [http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/doc-orientations-gouv.pdf Orientations gouvernementales pour un gouvernement plus transparent, dans le respect du droit à la vie privée et la protection des renseignements personnels - Document d'orientation] ([http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/synthese-orientations-gouv.pdf synthèse], [http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/faits-saillants-orientation-gouv.pdf faits saillants]) | Mes commentaires sur les [http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/doc-orientations-gouv.pdf Orientations gouvernementales pour un gouvernement plus transparent, dans le respect du droit à la vie privée et la protection des renseignements personnels - Document d'orientation] ([http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/synthese-orientations-gouv.pdf synthèse], [http://www.institutions-democratiques.gouv.qc.ca/transparence/documents/faits-saillants-orientation-gouv.pdf faits saillants]) | ||
Globalement, les 31 orientations gouvernementales sont positives. | Globalement, les 31 orientations gouvernementales sont positives, sauf pour les délais dans la divulgation qui sont certainement trop long dans bien des cas. C'est bien sûr d'une divulgation opportune (''timely'' comme disent les anglophones) dont le public a besoin, et non pas d'une divulgation tardive, qui ne peut avoir qu'un intérêt «historique», comme le soulignait Pierre Trudel dans le ''Journal de Montréal'', le 12 mai 2015<ref>Pierre Trudel, «[http://www.journaldemontreal.com/2015/05/12/la-transparence-cest-pour-les-autres La transparence, c’est pour les autres !]», ''Journal de Montréal'', 12 mai 2015.</ref>. | ||
Cela dit, plusieurs orientations répondent directement aux demandes exprimées dans le mémoire<ref>Québec Ouvert, [http://quebecouvert.org/data/uploads/memoire-pour-la-commission-daccess-a-linformation.pdf Mémoire pour la Commission d'accès à l'information], 16 mars 2013</ref> déposé par Québec Ouvert en avril 2013, dans le cadre de la consultation générale et des auditions publiques sur le rapport quinquennal de la Commission d'accès à l'information (CAI). Rappelons que FACIL avait formellement appuyé<ref>FACIL, «[http://facil.qc.ca/fr/auditions-de-la-cai%C2%A0-facil-appuie-le-m%C3%A9moire-de-qu%C3%A9bec-ouvert Auditions de la CAI : FACIL appuie le mémoire de Québec Ouvert]», 11 avril, 2013.</ref> ce mémoire. | |||
Parmi les bonne idées il y a notamment celle de retirer, dans la législation, l’expression «peut refuser de communiquer» et de la remplacer par «doit communiquer, sauf...», celle d'accroître la divulgation proactive et celle de permettre aux citoyens et citoyennes d'effectuer leurs demandes d'accès à l’information en ligne. | |||
Je note cependant des faiblesses | Un point très positif : le gouvernement annonce que les orientations gouvernementales serviront de base à une consultation publique «qui permettra au gouvernement de cheminer avec la population dans la recherche d’avenues visant l'amélioration de la transparence gouvernementale, dans le respect des droits des citoyens et citoyennes.» FACIL sera certainement intéressé à participer à cette consultation publique. | ||
Je note cependant des faiblesses et des lacunes, qui à mon avis sont excusables, car elles sont dues aux contraintes de l'objectif visé : réformer l'accès à l'information et rien de plus. Ainsi, et c'est sans doute parfaitement normal, le document se borne aux questions d'accès aux documents et aux données, de diffusion, de gouvernance, de vie privée, de renseignements personnels, de transparence, etc. En conséquence, il ne traite pas du tout ou pas assez de questions connexes (que je juge critiques) comme : 1) la conservation de l'information (archivage, pérennité des adresses, etc.), 2) les licences et les formats des documents, pas juste des données, 3) la protection de la vie privée et la sécurité par a) l'audit du code source des logiciels de l'État, pour déceler les erreurs comme les fonctionnalités malveillantes et b) la souveraineté numérique, au minimum par la propriété/le contrôle des appareils qui opèrent le traitement de l'information des systèmes de l'État. | |||
Mes commentaires porteront donc sur ces points dont il n'est pas vraiment question dans le document, mais qui doivent néanmoins être considérés si le gouvernement du Québec désire véritablement mettre en place les bases d'une nouvelle «transparence pour une meilleure gouvernance» comme il l'affirme. | Mes commentaires porteront donc sur ces points dont il n'est pas vraiment question dans le document, mais qui doivent néanmoins être considérés si le gouvernement du Québec désire véritablement mettre en place les bases d'une nouvelle «transparence pour une meilleure gouvernance» comme il l'affirme. | ||
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Première référence pour la recherche d'information juridique, le site a été développé entièrement avec des logiciels libres par LexUM<ref>Depuis 2009, LexUM inc. poursuit le travail du Laboratoire LexUM de l'Université de Montréal, mis sur pied en 1995 par le professeur Daniel Poulin.</ref> pour la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada. Des solutions de haute qualité existent déjà... | Première référence pour la recherche d'information juridique, le site a été développé entièrement avec des logiciels libres par LexUM<ref>Depuis 2009, LexUM inc. poursuit le travail du Laboratoire LexUM de l'Université de Montréal, mis sur pied en 1995 par le professeur Daniel Poulin.</ref> pour la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada. Des solutions de haute qualité existent déjà... | ||
Je conclue par un commentaire sur la coexistence de documents numériques libres avec la vente en ligne des copies imprimées ou numériques de certains documents, chose que l'on observe sur le site des Publications du Québec et de la Documentation française, mais pas sur le site du Royaume-Uni, qui ne propose rien d'autre qu'une liste de fournisseurs externes pour ceux et celles qui préféreraient le papier<ref>[https://www.gov.uk/how-to-buy-printed-copies-of-official-documents]</ref>. Le modèle britannique me semble préférable, mais je présume que le gouvernement du Québec voudra conserver les Publications du Québec, qui font beaucoup plus que vendre des copies imprimées de documents officiels comme la Gazette officielle ou les lois et les règlements du Québec<ref>Voir le [http://www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/fre/categories/catalogue catalogue] des produits, qui comprend des monographies, des DVD, des cartes, des affiches, des drapeaux, des épinglettes, etc.</ref>. Dans ce contexte, je vois plusieurs options : | Je conclue par un commentaire sur la coexistence de documents numériques libres avec la vente en ligne des copies imprimées ou numériques de certains documents, chose que l'on observe sur le site des Publications du Québec et de la Documentation française, mais pas sur le site du Royaume-Uni, qui ne propose rien d'autre qu'une liste de fournisseurs externes pour ceux et celles qui préféreraient le papier<ref>«[https://www.gov.uk/how-to-buy-printed-copies-of-official-documents How to buy print copies of official documents]», gov.uk, 3 mars 2014.</ref>. Le modèle britannique me semble préférable, mais je présume que le gouvernement du Québec voudra conserver les Publications du Québec, qui font beaucoup plus que vendre des copies imprimées de documents officiels comme la Gazette officielle ou les lois et les règlements du Québec<ref>Voir le [http://www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/fre/categories/catalogue catalogue] des produits, qui comprend des monographies, des DVD, des cartes, des affiches, des drapeaux, des épinglettes, etc.</ref>. Dans ce contexte, je vois plusieurs options : | ||
# Séparer entièrement le commerce en ligne des documents imprimées ou numériques, peut-être avec un sous-domaine comme boutique.publicationsduquebec.gouv.qc.ca | # Séparer entièrement le commerce en ligne des documents imprimées ou numériques, peut-être avec un sous-domaine comme boutique.publicationsduquebec.gouv.qc.ca | ||
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Concernant les formats numériques des documents publiés par l'État, il y a lieu d'insister fortement pour qu'ils soient ''obligatoirement'' libres et ouverts<ref>Rien n'empêchent qu'ils soient parallèlement exportés dans différents formats non libres pour simplifier la vie des internautes.</ref> | Concernant les formats numériques des documents publiés par l'État, il y a lieu d'insister fortement pour qu'ils soient ''obligatoirement'' libres et ouverts<ref>Rien n'empêchent qu'ils soient parallèlement exportés dans différents formats non libres pour simplifier la vie des internautes.</ref> | ||
En effet, il ne suffit pas de choisir les formats qui sont des standards de fait pour garantir une vraie interopérabilité, assurer la pérennité de l'information et encourager sa réutilisation par les citoyens et citoyennes. Il faut que les formats soient basés sur des standards libres et ouverts, soit «tout protocole de communication, d’interconnexion ou d’échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d’accès ni de mise en œuvre<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000801164&dateTexte=&categorieLien=id]</ref>». Les avantages de choisir des standards libres et ouverts sont bien expliqués par l'April, l'homologue français de FACIL : http://www.april.org/formats-ouverts-pourquoi-faire | En effet, il ne suffit pas de choisir les formats qui sont des standards de fait pour garantir une vraie interopérabilité, assurer la pérennité de l'information et encourager sa réutilisation par les citoyens et citoyennes. Il faut que les formats soient basés sur des standards libres et ouverts, soit «tout protocole de communication, d’interconnexion ou d’échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d’accès ni de mise en œuvre<ref>«[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000801164&dateTexte=&categorieLien=id Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique]», 22 juin 2004.</ref>». Les avantages de choisir des standards libres et ouverts sont bien expliqués par l'April, l'homologue français de FACIL : http://www.april.org/formats-ouverts-pourquoi-faire | ||
Il y en aurait beaucoup plus à dire sur le sujet des formats, notamment sur la distinction entre les formats de documents qui sont adaptés pour la simple consultation de l'information (ex.: HTML ou PDF) et ceux qui sont adaptés au partage et à la collaboration (ODF). Pour comprendre ce que l'État peut faire de mieux en la matière, j'invite le gouvernement à consulter la politique du Royaume-Uni sur les formats de document ouverts : https://www.gov.uk/government/publications/open-standards-for-government | Il y en aurait beaucoup plus à dire sur le sujet des formats, notamment sur la distinction entre les formats de documents qui sont adaptés pour la simple consultation de l'information (ex.: HTML ou PDF) et ceux qui sont adaptés au partage et à la collaboration (ODF). Pour comprendre ce que l'État peut faire de mieux en la matière, j'invite le gouvernement à consulter la politique du Royaume-Uni sur les formats de document ouverts : https://www.gov.uk/government/publications/open-standards-for-government | ||
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== Priorités dans la libération des données d'intérêt public == | == Priorités dans la libération des données d'intérêt public == | ||
Autre rappel, en janvier 2014, dans son document intitulé ''L'informatique libre dans une grande métropole'', FACIL recommandait à la Ville de Montréal d'accélérer la libération des données publiques | Autre rappel, en janvier 2014, dans son document intitulé ''L'informatique libre dans une grande métropole'', FACIL recommandait à la Ville de Montréal d'accélérer la libération des données publiques «qui interviennent dans les processus de la démocratie municipale et des marchés publics»<ref>FACIL, ''[http://facil.qc.ca/files/l-informatique-libre-dans-une-grande-metropole-12-jan-2014.pdf L'informatique libre dans une grande métropole]'', janvier 2014, p. 7.</ref>. | ||
Cette recommandation est valable pour l'État québécois. | Cette recommandation est valable pour l'État québécois. | ||
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En effet, pour résoudre la crise de confiance des citoyens et citoyennes envers leurs institutions, le Québec devrait se donner comme priorité de produire et de publier des données libres et ouvertes de qualité sur les activités du Parlement du Québec<ref>De façon à rendre possible une exploitation des données qui donnera comme résultat des services applicatifs comme http://openparliament.ca ou http://parlement-et-citoyens-fr</ref> et ultimement de tout ce qui gravite autour des prises de décision des élus et des hauts-fonctionnaires du Québec. | En effet, pour résoudre la crise de confiance des citoyens et citoyennes envers leurs institutions, le Québec devrait se donner comme priorité de produire et de publier des données libres et ouvertes de qualité sur les activités du Parlement du Québec<ref>De façon à rendre possible une exploitation des données qui donnera comme résultat des services applicatifs comme http://openparliament.ca ou http://parlement-et-citoyens-fr</ref> et ultimement de tout ce qui gravite autour des prises de décision des élus et des hauts-fonctionnaires du Québec. | ||
Concernant les marchés publics, le Québec a déjà procédé à l'ouverture d'une partie des données de son Système électronique d'appel d'offres (SEAO), suite à une pétition lancée par Québec Ouvert en 2013<ref>https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3687/index.html</ref>. FACIL, qui s'intéresse de près à ce dossier avec divers groupes (Hackons la corruption, OKFN Canada, etc.) et citoyens et citoyennes bénévoles, a poursuivi dans la même lignée et le 16 mars 2015 a à son tour lancée une pétition<ref>http://facil.qc.ca/fr/p%C3%A9tition-pour-la-lib%C3%A9ration-des-donn%C3%A9es</ref>, cette fois pour demander au gouvernement du Québec de publier dans son portail de données ouvertes les informations d'intérêt public contenues dans le Registre des lobbyistes du Québec<ref>https://www.lobby.gouv.qc.ca</ref> et le Registre des entreprises du Québec<ref>http://www.registreentreprises.gouv.qc.ca</ref>. | Concernant les marchés publics, le Québec a déjà procédé à l'ouverture d'une partie des données de son Système électronique d'appel d'offres (SEAO), suite à une pétition lancée par Québec Ouvert en 2013<ref>«[https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3687/index.html Pétition : | ||
Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO)]», ''assnat.qc.ca'', mai-juin 2013.</ref>. FACIL, qui s'intéresse de près à ce dossier avec divers groupes (Hackons la corruption, OKFN Canada, etc.) et citoyens et citoyennes bénévoles, a poursuivi dans la même lignée et le 16 mars 2015 a à son tour lancée une pétition<ref>«[http://facil.qc.ca/fr/p%C3%A9tition-pour-la-lib%C3%A9ration-des-donn%C3%A9es Pétition pour la libération des données du Registre des lobbyistes du Québec et du Registre des entreprises du Québec]», ''facil.qc.ca'', 16 mars, 2015.</ref>, cette fois pour demander au gouvernement du Québec de publier dans son portail de données ouvertes les informations d'intérêt public contenues dans le Registre des lobbyistes du Québec<ref>https://www.lobby.gouv.qc.ca Registre des lobbyistes</ref> et le Registre des entreprises du Québec<ref>http://www.registreentreprises.gouv.qc.ca</ref>. | |||
Une réponse positive à cette pétition enverrait un signal clair que l'amélioration de la transparence de notre démocratie représentative est une véritable priorité pour le gouvernement du Québec. | Une réponse positive à cette pétition enverrait un signal clair que l'amélioration de la transparence de notre démocratie représentative est une véritable priorité pour le gouvernement du Québec. |
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