Modification de Transcription de la table ronde sur les savoirs libres du 24 septembre 2015
Aller à la navigation
Aller à la recherche
La modification peut être annulée. Veuillez vérifier les différences ci-dessous pour voir si c’est bien ce que vous voulez faire, puis publier ces changements pour finaliser l’annulation de cette modification.
Version actuelle | Votre texte | ||
Ligne 47 : | Ligne 47 : | ||
'''Vincent Larivière :''' Probablement qu'y'a une plus grande résistance chez les plus gros éditeurs anglo-américains à faire ça. | '''Vincent Larivière :''' Probablement qu'y'a une plus grande résistance chez les plus gros éditeurs anglo-américains à faire ça. | ||
'''Florence Piron :''' Pour revenir aux chercheurs, nous on a fait une grande enquête à l'Université Laval sur les pratiques de publication des chercheurs et ce qui est ressorti de façon très claire c'est que au moins la moitié des répondants qui couvraient à peu près toutes les disciplines, toutes les facultés.. euh... estimaient par exemple qu'ils étaient obligés de céder tous leurs droits aux éditeurs scientifiques, ceux dont parlent Vincent. Ils ne se rendaient pas compte qu'ils pouvaient faire autrement : mettre une licence libre, etc. Et l'autre partie par contre, je pense plutôt des gens en sciences sociales, je ne suis pas sûr... disaient : « Mais jamais je ne donnerai mes droits à qui que ce soit. » Alors y'avait vraiment une grande différence, mais ce qui me frappe c'est cette docilité… manque d'''empowerment''. C'est triste à dire parce que moi je travaille beaucoup sur le libre accès en Afrique et en Haïti, mais je me rencontre que dans nos universités les chercheurs n'osent pas parce qu'ils ont peur de déplaire aux revues aux éditeurs. Il ont peur que cela nuise à leur carrière. C'est l'enjeu de la professionnalisation de la recherche : on perd de vue dans le fond, l'idéal de la science comme bien commun pour ce concentrer sur la carrière, le CV, etc. C'est ça qui l'emporte alors ils sont mélangés dans leurs priorités. Et ils sont pas conscient surtout… et c'est une chose que j'ai remarqué en Afrique, en Haïti. J'me mets maintenant dans les conditions d'un chercheur haïtien, c'est-à-dire que je refuse d'inscrire mon ''idul nip'' quand je consulte ma bibliothèque. J'vais faire comme si j'étais en dehors de l'université et bon, je frappe des murs payants. Je vois que les gens dans les universités, ils ne se rendent pas compte parce que eux ils frappent leur ''idul nip'' et ils ont accès à l'article. Ils ne se rendent pas compte. Donc y'a un espèce d'aveuglement, de cécité. C'est un autre mot que je voulais donner sur le fait que la science... l'accès est fermé. Et donc, du coup, il ne sont pas mobilisés. Nous on lutte pour le libre accès et ils nous prennent pour des hurluberlu(e)s alors ils vont dire, de toute façon... et je l'ai entendu (!), je l'ai entendu de la part Karine, d'une chercheuse qui travaillait avec des groupes communautaires, qui a fait un superbe livre. J'ai regardé le prix l'éditeur, le livre se vendait plus de 90 livres sterling plus de 100 dollars. | '''Florence Piron :''' Pour revenir aux chercheurs, nous on a fait une grande enquête à l'Université Laval sur les pratiques de publication des chercheurs et ce qui est ressorti de façon très claire c'est que au moins la moitié des répondants qui couvraient à peu près toutes les disciplines, toutes les facultés.. euh... estimaient par exemple qu'ils étaient obligés de céder tous leurs droits aux éditeurs scientifiques, ceux dont parlent Vincent. Ils ne se rendaient pas compte qu'ils pouvaient faire autrement : mettre une licence libre, etc. Et l'autre partie par contre, je pense plutôt des gens en sciences sociales, je ne suis pas sûr... disaient : « Mais jamais je ne donnerai mes droits à qui que ce soit. » Alors y'avait vraiment une grande différence, mais ce qui me frappe c'est cette docilité… manque d'''empowerment''. C'est triste à dire parce que moi je travaille beaucoup sur le libre accès en Afrique et en Haïti, mais je me rencontre que dans nos universités les chercheurs n'osent pas parce qu'ils ont peur de déplaire aux revues aux éditeurs. Il ont peur que cela nuise à leur carrière. C'est l'enjeu de la professionnalisation de la recherche : on perd de vue dans le fond, l'idéal de la science comme bien commun pour ce concentrer sur la carrière, le CV, etc. C'est ça qui l'emporte alors ils sont mélangés dans leurs priorités. Et ils sont pas conscient surtout… et c'est une chose que j'ai remarqué en Afrique, en Haïti. J'me mets maintenant dans les conditions d'un chercheur haïtien, c'est-à-dire que je refuse d'inscrire mon ''idul nip'' quand je consulte ma bibliothèque. J'vais faire comme si j'étais en dehors de l'université et bon, je frappe des murs payants. Je vois que les gens dans les universités, ils ne se rendent pas compte parce que eux ils frappent leur ''idul nip'' et ils ont accès à l'article. Ils ne se rendent pas compte. Donc y'a un espèce d'aveuglement, de cécité. C'est un autre mot que je voulais donner sur le fait que la science... l'accès est fermé. Et donc, du coup, il ne sont pas mobilisés. Nous on lutte pour le libre accès et ils nous prennent pour des hurluberlu(e)s alors ils vont dire, de toute façon... et je l'ai entendu (!), je l'ai entendu de la part Karine, d'une chercheuse qui travaillait avec des groupes communautaires, qui a fait un superbe livre. J'ai regardé le prix l'éditeur, le livre se vendait plus de 90 livres sterling plus de 100 dollars. (À SUIVRE) | ||