Modification de De la République des Lettres aux logiciels libres

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Je vais ensuite décrire quelques unes des principales caractéristiques du logiciel libre comme ressource partagée ainsi que le fonctionnement de quelques unes des communautés de logiciel libre.
Je vais ensuite décrire quelques unes des principales caractéristiques du logiciel libre comme ressource partagée ainsi que le fonctionnement de quelques unes des communautés de logiciel libre.


Finalement, en conclusion, je vais partager une courte réflexion de mon cru sur les bénéfices, les défis et les pièges de la «gratuité» du numérique.
Finalement je vais partager une courte réflexion de mon cru sur les bénéfices, les défis et les pièges de la «gratuité» du numérique.


== Quelques jalons d'histoire ==
== Quelques jalons d'histoire ==
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=== Les communautés de hackers : ''all information should be free'' ===
=== Les communautés de hackers : ''all information should be free'' ===
Des gens qui ont l'esprit d'ingénieur, de bricoleur, de «bidouilleur», comme disent les Français, ou de «patenteux», comme on dit chez nous, les hackers de l'informatique en sont. Ils et elles ont une passion dévorante : explorer les possibilités des ordinateurs, leur faire faire des choses qui n'ont jamais été faites auparavant. Il n'est pas nécessaire du tout que les choses qu'on souhaite faire avec l'ordinateur soient «productives» ou qu'elles aient des applications commerciales : il faut simplement qu'elles soient amusantes ou qu'elles posent un défi. L'industrie du ''copyright'', qui est très puissante au 20e siècle (imprimé, radio, cinéma, télévision, vinyle, cassettes, etc.) ne fera bien entendu rien pour les aider dans leurs desseins.
Des gens qui ont l'esprit d'ingénieur, de bricoleur, de «bidouilleur», comme disent les Français, ou de «patenteux», comme on dit chez nous, les hackers de l'informatique en sont. Ils et elles ont une passion dévorante : explorer les possibilités des ordinateurs, leur faire faire des choses qui n'ont jamais été faites auparavant. Il n'est pas nécessaire du tout que les choses qu'on souhaite faire avec l'ordinateur soient «productives» ou qu'elles aient des applications commerciales : il faut simplement qu'elles soient amusantes ou qu'elles posent un défi. L'industrie du ''copyright'', qui est très puissante en 20e siècle (imprimé, radio, cinéma, télévision, vinyle, cassettes, etc.) ne fera bien entendu rien pour les aider dans leurs desseins.


Les hackers travaillent-ils pour le «bien commun» ? Ont-ils même l'impression de travailler ? Se posent-ils des questions d'éthique ?
Les hackers travaillent-ils pour le «bien commun» ? Ont-ils même l'impression de travailler ? Se posent-ils des questions d'éthique ?
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Il n'est pas anodin de rappeler qu'un des essais majeurs de Richard Stallman sur le logiciel libre s'intitule «Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire» (1994)<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/philosophy/why-free.fr.html Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire]», ''gnu.org'', 1994.</ref>. Cet essai consiste en une réfutation en règle des motifs invoqués par les propriétaires de logiciels pour être les seuls à jouir de la liberté d'utiliser, de copier de modifier les logiciels. Il affirme notamment : «Le fait qu'[un objet matériel] ait ou non un propriétaire ne change pas sa ''nature'', ni son utilité au cas où vous en faites l'acquisition. Pour un programme c'est différent. Le fait qu'il ait un propriétaire modifie nettement sa nature, et ce que vous pouvez en faire si vous en achetez un exemplaire. [...] de quoi la société a-t-elle besoin ? D'une information vraiment disponible pour ses citoyens. Par exemple, des programmes que les gens peuvent lire, réparer, adapter, améliorer, et pas seulement faire marcher. Or ce que les propriétaires de logiciels livrent généralement est une boîte noire que personne ne peut étudier ni modifier.» Dans un autre essai un peu plus long paru en 1991<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/philosophy/shouldbefree.html Pourquoi le logiciel doit être libre]», ''gnu.org'', 1991.</ref>, Stallman utilise l'analogie des routes à péages (''toll roads'') ou sans péages (''free roads'') pour introduire ses idées à propos des logiciels dont l'usage est libre et ceux dont l'usage est restreint (et payant) car ils ont un propriétaire qui n'est pas le public. Je vous invite à lire les essais de Stallman si ce n'est pas déjà fait.
Il n'est pas anodin de rappeler qu'un des essais majeurs de Richard Stallman sur le logiciel libre s'intitule «Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire» (1994)<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/philosophy/why-free.fr.html Pourquoi les logiciels ne doivent pas avoir de propriétaire]», ''gnu.org'', 1994.</ref>. Cet essai consiste en une réfutation en règle des motifs invoqués par les propriétaires de logiciels pour être les seuls à jouir de la liberté d'utiliser, de copier de modifier les logiciels. Il affirme notamment : «Le fait qu'[un objet matériel] ait ou non un propriétaire ne change pas sa ''nature'', ni son utilité au cas où vous en faites l'acquisition. Pour un programme c'est différent. Le fait qu'il ait un propriétaire modifie nettement sa nature, et ce que vous pouvez en faire si vous en achetez un exemplaire. [...] de quoi la société a-t-elle besoin ? D'une information vraiment disponible pour ses citoyens. Par exemple, des programmes que les gens peuvent lire, réparer, adapter, améliorer, et pas seulement faire marcher. Or ce que les propriétaires de logiciels livrent généralement est une boîte noire que personne ne peut étudier ni modifier.» Dans un autre essai un peu plus long paru en 1991<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/philosophy/shouldbefree.html Pourquoi le logiciel doit être libre]», ''gnu.org'', 1991.</ref>, Stallman utilise l'analogie des routes à péages (''toll roads'') ou sans péages (''free roads'') pour introduire ses idées à propos des logiciels dont l'usage est libre et ceux dont l'usage est restreint (et payant) car ils ont un propriétaire qui n'est pas le public. Je vous invite à lire les essais de Stallman si ce n'est pas déjà fait.
=== La rareté factice du modèle privateur ===


En plus de priver les utilisateurs et utilisatrices de quelques uns des principaux avantages du logiciel, les multinationales en quête de monopole qui se sont déclarées propriétaires de nos logiciels créent une ''rareté factice''. Ces entreprises ont trouvé la recette magique qui a produit les premières fortunes du monde dans les années 1980, 1990 et 2000. Quelle est cette recette ?
En plus de priver les utilisateurs et utilisatrices de quelques uns des principaux avantages du logiciel, les multinationales en quête de monopole qui se sont déclarées propriétaires de nos logiciels créent une ''rareté factice''. Ces entreprises ont trouvé la recette magique qui a produit les premières fortunes du monde dans les années 1980, 1990 et 2000. Quelle est cette recette ?
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Ce modèle a non seulement produit une indécente concentration de la richesse dans les mains d'un petit groupe de personnes, il a aussi freiné pendant de nombreuses années l'innovation, la coopération, l'entraide et même l'émergence de véritables industries nationales de services informatiques hors des États-Unis.
Ce modèle a non seulement produit une indécente concentration de la richesse dans les mains d'un petit groupe de personnes, il a aussi freiné pendant de nombreuses années l'innovation, la coopération, l'entraide et même l'émergence de véritables industries nationales de services informatiques hors des États-Unis.


C'est ce modèle qui est rejeté pour des raisons d'éthique par les libristes<ref>Les tenants de l'Open Source de leur côté esquivent les questions éthiques et politiques et mettent de l'avant dans leur discours les avantages économiques et les mérites techniques du libre.</ref>.  
C'est ce modèle qui est rejeté pour des raisons d'éthique par les libristes<ref>Les tenants de l'Open Source de leur côté esquivent les questions éthiques et politiques et mettent de l'avant dans leur discours les avantages économiques et les mérites techniques du libre.</ref>. Sur quoi les libristes s'appuient-ils pour atteindre leurs buts ?
 
=== Des licences pour protéger nos libertés ===
 
Sur quoi les libristes s'appuient-ils pour atteindre leurs buts ?


C'est par ce qu'il nomme un «idéalisme pragmatique» que Stallman a répondu à l’apparition de l'industrie du logiciel non libre. Il se met à développer lui-même un système d'exploitation entièrement libre, le système GNU, distribué aux conditions d'une licence qui autorise explicitement ce qui est interdit par les logiciels d'IBM, de Microsoft, d'Apple et compagnie. Mais la licence GPL conçue initialement pour le système GNU va plus loin. Elle autorise celui qui voudrait redistribuer le code source modifié d'un logiciel sous licence GPL à le faire tant qu'il n'introduit pas de restrictions nouvelles aux libertés promises par la GPL aux utilisateurs et utilisatrices. Ce concept a été nommé «''copyleft''»<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/copyleft/ Qu'est-ce que le copyleft ?]», ''gnu.org'', 1996.</ref> ou en français gauche d'auteur. Son équivalent dans le langage juridique de Creative Commons est la disposition nommée «''share alike''» (SA), qu'on traduit habituellement par «partager dans les mêmes conditions».  
C'est par ce qu'il nomme un «idéalisme pragmatique» que Stallman a répondu à l’apparition de l'industrie du logiciel non libre. Il se met à développer lui-même un système d'exploitation entièrement libre, le système GNU, distribué aux conditions d'une licence qui autorise explicitement ce qui est interdit par les logiciels d'IBM, de Microsoft, d'Apple et compagnie. Mais la licence GPL conçue initialement pour le système GNU va plus loin. Elle autorise celui qui voudrait redistribuer le code source modifié d'un logiciel sous licence GPL à le faire tant qu'il n'introduit pas de restrictions nouvelles aux libertés promises par la GPL aux utilisateurs et utilisatrices. Ce concept a été nommé «''copyleft''»<ref>Richard Stallman, «[https://www.gnu.org/copyleft/ Qu'est-ce que le copyleft ?]», ''gnu.org'', 1996.</ref> ou en français gauche d'auteur. Son équivalent dans le langage juridique de Creative Commons est la disposition nommée «''share alike''» (SA), qu'on traduit habituellement par «partager dans les mêmes conditions».  


On voit que la communauté du libre tient à ses principes et les défend au moyen de la loi. La Free Software Foundation est dotée d'une unité nommée Licensing & Compliance Lab, qui traite les cas de violation de la GPL qu'on lui rapporte. Quelques cas se sont retrouvés devant les tribunaux.
On voit que la communauté du libre tient à ses principes et les défend au moyen de la loi. La Free Software Foundation est dotée d'une unité nommée Licensing & Compliance Lab, qui traite les cas de violation de la GPL qu'on lui rapporte. Quelques cas se sont retrouvés devant les tribunaux.
=== De nouveaux modèles économiques ===


Il existe différent modèles économiques dans le milieu du logiciel libre. Plusieurs typologies de ces modèles ont été proposées, par exemple celle du chercheur italien Carlo Daffara<ref>Carlo Daffara, «[http://framablog.org/2013/03/28/libres-conseils-40/ Les réalités économiques du logiciel libre (Libres conseils 40/42)]», ''framablog.org'', 28 mar 2013. (Traduction de Framalang)</ref>, que je connais relativement bien ou celle du projet Unisson<ref>Simon Sarazin, «[http://unisson.co/fr/wiki/financer/ Permettre le financement d'un commun]», ''unisson.co'', novembre 2014.</ref>, que j'ai découvert en préparant cet exposé. Voici quelques exemples de modèles que l'on peut observer :
Il existe différent modèles économiques dans le milieu du logiciel libre. Plusieurs typologies de ces modèles ont été proposées, par exemple celle du chercheur italien Carlo Daffara<ref>Carlo Daffara, «[http://framablog.org/2013/03/28/libres-conseils-40/ Les réalités économiques du logiciel libre (Libres conseils 40/42)]», ''framablog.org'', 28 mar 2013. (Traduction de Framalang)</ref>, que je connais relativement bien ou celle du projet Unisson<ref>Simon Sarazin, «[http://unisson.co/fr/wiki/financer/ Permettre le financement d'un commun]», ''unisson.co'', novembre 2014.</ref>, que j'ai découvert en préparant cet exposé. Voici quelques exemples de modèles que l'on peut observer :


==== Fondations privées sans but lucratif : Linux et WordPress ====
=== Fondations privées sans but lucratif : Linux et WordPress ===
Derrière un bon nombre de grands projets de logiciel libre il y a une fondation : Free Software Foundation, Linux Foundation, WordPress Foundation, Mozilla Foundation, Apache Foundation, Blender Foundation, GNOME Foundation, The Document Foundation. Ces organismes de bienfaisance gèrent des fonds et des marques de commerce, collectent des dons, fournissent encadrement et soutien aux activités de la communauté de développeurs.
Derrière un bon nombre de grands projets de logiciel libre il y a une fondation : Free Software Foundation, Linux Foundation, WordPress Foundation, Mozilla Foundation, Apache Foundation, Blender Foundation, GNOME Foundation, The Document Foundation. Ces organismes de bienfaisance gèrent des fonds et des marques de commerce, collectent des dons, fournissent encadrement et soutien aux activités de la communauté de développeurs.


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La WordPress Foundation naît en 2010, sept ans après l'apparition du logiciel WordPress en 2003, lui-même dérivé d'un logiciel libre nommé b2/cafelog. La fondation est dirigée par Matt Mullenweg, président de l'entreprise Automattic, à l'origine du très profitable service d'hébergement WordPress.com, lancé en 2005. La mission de l'organisme de bienfaisance est de promouvoir la mission de WordPress, soit de «démocratiser la publication grâce au logiciel sous licence GPL». Elle s'occupe de recueillir des dons, de protéger les marques de commerce WordPress, WordCamp et autres et soutient les activités de la communauté WordPress, notamment la tenue chaque année de nombreux événements WordCamp à travers le monde. (WordCamp est une sorte de congrès qui rassemble développeurs, concepteurs et utilisateurs qui participent à des discussions, des ateliers de formation et des activités de réseautage liés à WordPress). En 2012, la WordPress Foundation avait des revenus de l'ordre de 500 000 $ USD.
La WordPress Foundation naît en 2010, sept ans après l'apparition du logiciel WordPress en 2003, lui-même dérivé d'un logiciel libre nommé b2/cafelog. La fondation est dirigée par Matt Mullenweg, président de l'entreprise Automattic, à l'origine du très profitable service d'hébergement WordPress.com, lancé en 2005. La mission de l'organisme de bienfaisance est de promouvoir la mission de WordPress, soit de «démocratiser la publication grâce au logiciel sous licence GPL». Elle s'occupe de recueillir des dons, de protéger les marques de commerce WordPress, WordCamp et autres et soutient les activités de la communauté WordPress, notamment la tenue chaque année de nombreux événements WordCamp à travers le monde. (WordCamp est une sorte de congrès qui rassemble développeurs, concepteurs et utilisateurs qui participent à des discussions, des ateliers de formation et des activités de réseautage liés à WordPress). En 2012, la WordPress Foundation avait des revenus de l'ordre de 500 000 $ USD.


==== Mutualisation : ADULLACT et Webkit ====
=== Mutualisation : ADULLACT et Webkit ===
L'Association des développeurs et des utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (ADULLACT) est un organisme sans but lucratif fondé en France en 2002 à l'initiative d'élus, de directeurs de l'informatique et de militants du libre. Sa mission est de soutenir et de coordonner l'action des administrations et collectivités territoriales de France dans la promotion, le développement et le maintien d'un patrimoine de logiciels libres utiles aux missions de service public<ref>«[http://www.adullact.org/index.php/association/presentation/statuts-et-reglement/statuts-du-24-juin-2010 Statuts du 24 juin 2010]», ''adullact.org'', 2010.</ref>. Le siège social de l'ADULLACT est à Montpellier.
L'Association des développeurs et des utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales (ADULLACT) est un organisme sans but lucratif fondé en France en 2002 à l'initiative d'élus, de directeurs de l'informatique et de militants du libre. Sa mission est de soutenir et de coordonner l'action des administrations et collectivités territoriales de France dans la promotion, le développement et le maintien d'un patrimoine de logiciels libres utiles aux missions de service public<ref>«[http://www.adullact.org/index.php/association/presentation/statuts-et-reglement/statuts-du-24-juin-2010 Statuts du 24 juin 2010]», ''adullact.org'', 2010.</ref>. Le siège social de l'ADULLACT est à Montpellier.


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WebKit est une bibliothèque de rendu utilisé par un bon nombre de navigateur web, dont Safari de Apple, et Chrome de Google jusqu'à la version 27 parue en 2013<ref>Vincent Hermann, «[http://www.nextinpact.com/news/78804-google-quitte-webkit-et-officialise-blink-son-nouveau-moteur-rendu.htm Google quitte Webkit et officialise Blink, son nouveau moteur de rendu]», ''nextinpact.com'', 4 avril 2013.</ref>. Son histoire débute quand Apple clone KHTML, la bibliothèque de rendu utilisée par Konqueror, le navigateur web de l'environnement graphique KDE. Avec le temps beaucoup de développeurs convergent sur le développement de WebKit, si bien que pendant quelques années KDE, Apple, Nokia, BlackBerry, Samsung et Google contribuaient à un logiciel intégré à des applications parfois concurrentes comme Safari de Apple, Chrome de Google. Il ne semble y avoir jamais eu de structure formelle pour soutenir le développement de WebKit, qui appartient toujours à Apple. On a affaire ici à une mutualisation ''had hoc'' et circonstancielle, comme il arrive parfois (souvent ?) dans le milieu du logiciel libre.
WebKit est une bibliothèque de rendu utilisé par un bon nombre de navigateur web, dont Safari de Apple, et Chrome de Google jusqu'à la version 27 parue en 2013<ref>Vincent Hermann, «[http://www.nextinpact.com/news/78804-google-quitte-webkit-et-officialise-blink-son-nouveau-moteur-rendu.htm Google quitte Webkit et officialise Blink, son nouveau moteur de rendu]», ''nextinpact.com'', 4 avril 2013.</ref>. Son histoire débute quand Apple clone KHTML, la bibliothèque de rendu utilisée par Konqueror, le navigateur web de l'environnement graphique KDE. Avec le temps beaucoup de développeurs convergent sur le développement de WebKit, si bien que pendant quelques années KDE, Apple, Nokia, BlackBerry, Samsung et Google contribuaient à un logiciel intégré à des applications parfois concurrentes comme Safari de Apple, Chrome de Google. Il ne semble y avoir jamais eu de structure formelle pour soutenir le développement de WebKit, qui appartient toujours à Apple. On a affaire ici à une mutualisation ''had hoc'' et circonstancielle, comme il arrive parfois (souvent ?) dans le milieu du logiciel libre.


== Conclusion : les bénéfices, les défis et les pièges de la «gratuité» du numérique ==
== Les bénéfices, les défis et les pièges de la «gratuité» du numérique ==
Les logiciels libres ont un coût de reproduction négligeable grâce aux réseaux numériques, mais les produire, les maintenir, les améliorer, les enseigner aux utilisateurs et utilisatrices avec de la bonne documentation en français et de la formation adaptée aux besoin de chacun ne coûtent pas rien. Certains logiciels libres connaissent un grand succès et trouvent le financement nécessaire à leur développement continu, voire à leur croissance soutenue. D'autres logiciels libres, pourtant très utilisés, n'y arrivent pas. Un cas dont on a beaucoup parlé dernièrement est celui de GNU Privacy Guard, le logiciel de cryptographie probablement le plus utilisé au monde pour assurer l’authenticité et la confidentialité des échanges par courriel. Un article de la journaliste Julia Angwin paru en février 2015 dans le site ''ProPublica''<ref>Julia Angwin, «[https://www.propublica.org/article/the-worlds-email-encryption-software-relies-on-one-guy-who-is-going-broke The World’s Email Encryption Software Relies on One Guy, Who is Going Broke]», dans ''ProPublica'', 5 février 2015.</ref> nous apprenait que Werner Koch, le développeur principal de GNU Privacy Guard gagnait en moyenne 25 000 $ annuellement depuis 2001 ! Après avoir songé à tout abandonner pour un emploi régulier et payant dans l'industrie en 2013, il a lancé en 2014 une campagne de financement qui s'est avérée un échec. Heureusement, le ''buzz'' créé par la nouvelle de ''ProPublica'' a «corrigé le bogue» si l'on peut dire : Koch a atteint son objectif de financement grâce à des dons et a en plus reçu des promesses de financement récurent de la part de Facebook et Stripe.
Les logiciels libres ont un coût de reproduction négligeable grâce aux réseaux numériques, mais les produire, les maintenir, les améliorer, les enseigner aux utilisateurs et utilisatrices avec de la bonne documentation en français et de la formation adaptée aux besoin de chacun ne coûtent pas rien. Certains logiciels libres connaissent un grand succès et trouvent le financement nécessaire à leur développement continu, voire à leur croissance soutenue. D'autres logiciels libres, pourtant très utilisés, n'y arrivent pas. Un cas dont on a beaucoup parlé dernièrement est celui de GNU Privacy Guard, le logiciel de cryptographie probablement le plus utilisé au monde pour assurer l’authenticité et la confidentialité des échanges par courriel. Un article de la journaliste Julia Angwin paru en février 2015 dans le site ''ProPublica''<ref>Julia Angwin, «[https://www.propublica.org/article/the-worlds-email-encryption-software-relies-on-one-guy-who-is-going-broke The World’s Email Encryption Software Relies on One Guy, Who is Going Broke]», dans ''ProPublica'', 5 février 2015.</ref> nous apprenait que Werner Koch, le développeur principal de GNU Privacy Guard gagnait en moyenne 25 000 $ annuellement depuis 2001 ! Après avoir songé à tout abandonner pour un emploi régulier et payant dans l'industrie en 2013, il a lancé en 2014 une campagne de financement qui s'est avérée un échec. Heureusement, le ''buzz'' créé par la nouvelle de ''ProPublica'' a «corrigé le bogue» si l'on peut dire : Koch a atteint son objectif de financement grâce à des dons et a en plus reçu des promesses de financement récurent de la part de Facebook et Stripe.


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