« Commentaires sur la Politique sur l'utilisation et le développement des logiciels et du matériel libres de la Ville de Montréal » : différence entre les versions

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=== Choix de GitHub.com, plateforme non libre ===
=== Choix de GitHub.com, plateforme non libre ===
''NOTE : Ce point de commentaire a été rédigé avant l'annonce de l'acquisition de l'entreprise GitHub par Microsoft<ref>«[https://blog.github.com/2018-06-04-github-microsoft/ A bright future for GitHub]», ''blog.github.com''.</ref>. Évidemment, le rachat de l'entreprise qui a produit la plateforme non libre GitHub.com par un des géants du numérique privateur de libertés n'améliore en rien la situation, au contraire.''
''NOTE : Ce point de commentaire a été rédigé avant l'annonce de l'acquisition de l'entreprise GitHub par Microsoft<ref>« [https://blog.github.com/2018-06-04-github-microsoft/ A bright future for GitHub] », ''blog.github.com''.</ref>. Évidemment, le rachat de l'entreprise qui a produit la plateforme non libre GitHub.com par un des géants du numérique privateur de libertés n'améliore en rien la situation, au contraire.''


Le choix de GitHub.com comme forge est contestable du fait qu'il s'agit d'une plateforme non libre dont le modèle d'affaires participe ultimement à la centralisation d'Internet et à la perte de contrôle sur nos données au même titre que toutes les autres plateformes du même type. Il est assez paradoxal dans une Politique sur l'utilisation et le développement des logiciels et du matériel libres de négliger ce fait. Nous comprenons bien sûr l'attrait de la plateforme : le grand nombre d'utilisateurs, la visibilité que l'on s'imagine qu'elle apportera aux projets qu'elle héberge, etc. La bonne nouvelle c'est que contrairement à d'autres plateformes non libres, il est relativement aisé d'en sortir du fait qu'elle repose sur git, un logiciel libre très utilisé par les développeurs du monde entier. On peut donc migrer dans et hors de GitHub.com beaucoup plus facilement que dans et hors de Windows pour donner un exemple extrême. Il est même possible de planifier une transition en douceur en gardant un miroir de code sur GitHub.com<ref>«[https://help.github.com/articles/about-github-mirrors/ About GitHub mirrors]», ''help.github.com''.</ref>.
Le choix de GitHub.com comme forge est contestable du fait qu'il s'agit d'une plateforme non libre dont le modèle d'affaires participe ultimement à la centralisation d'Internet et à la perte de contrôle sur nos données au même titre que toutes les autres plateformes du même type. Il est assez paradoxal dans une Politique sur l'utilisation et le développement des logiciels et du matériel libres de négliger ce fait. Nous comprenons bien sûr l'attrait de la plateforme : le grand nombre d'utilisateurs, la visibilité que l'on s'imagine qu'elle apportera aux projets qu'elle héberge, etc. La bonne nouvelle c'est que contrairement à d'autres plateformes non libres, il est relativement aisé d'en sortir du fait qu'elle repose sur git, un logiciel libre très utilisé par les développeurs du monde entier. On peut donc migrer dans et hors de GitHub.com beaucoup plus facilement que dans et hors de Windows pour donner un exemple extrême. Il est même possible de planifier une transition en douceur en gardant un miroir de code sur GitHub.com<ref>« [https://help.github.com/articles/about-github-mirrors/ About GitHub mirrors] », ''help.github.com''.</ref>.


Ce qu'il est possible et recommandé de faire c'est de ne pas imposer de plateforme dans la politique de la Ville de Montréal, comme le fait notamment la Politique de contribution aux logiciels libres de l'État de la DINSIC (France)<ref>«[https://disic.github.io/politique-de-contribution-open-source/pratique/ Modalités d’ouverture des codes sources. Politique de contribution open-source de la DINSIC]», ''disic.github.io''.</ref>.
Ce qu'il est possible et recommandé de faire c'est de ne pas imposer de plateforme dans la politique de la Ville de Montréal, comme le fait notamment la Politique de contribution aux logiciels libres de l'État de la DINSIC (France)<ref>« [https://disic.github.io/politique-de-contribution-open-source/pratique/ Modalités d’ouverture des codes sources. Politique de contribution open-source de la DINSIC] », ''disic.github.io''.</ref>.


Mais n'est-il pas désavantageux pour la Ville et même pour l'ensemble de la vaste communauté du logiciel libre d'avoir des projets de code dispersés un peu partout sur Internet ? N'est-il pas avantageux de tout retrouver dans un même grand catalogue ? Oui, c'est avantageux, mais pas si cela se fait au prix de la centralisation et de ses conséquences néfastes. Dans les faits, la Ville de Montréal se retrouvera nécessairement (si ce n'est déjà le cas) à travailler avec du code qui vient de plusieurs forges. Elle devra donc, comme toutes les grandes organisations qui utilisent et développent du logiciel libre, garder la trace de ses propres contributions via une forme ou une autre d’agrégation et de comptabilisation d'informations tenues à jour en interne.
Mais n'est-il pas désavantageux pour la Ville et même pour l'ensemble de la vaste communauté du logiciel libre d'avoir des projets de code dispersés un peu partout sur Internet ? N'est-il pas avantageux de tout retrouver dans un même grand catalogue ? Oui, c'est avantageux, mais pas si cela se fait au prix de la centralisation et de ses conséquences néfastes. Dans les faits, la Ville de Montréal se retrouvera nécessairement (si ce n'est déjà le cas) à travailler avec du code qui vient de plusieurs forges. Elle devra donc, comme toutes les grandes organisations qui utilisent et développent du logiciel libre, garder la trace de ses propres contributions via une forme ou une autre d’agrégation et de comptabilisation d'informations tenues à jour en interne.


Notons finalement que la Free Software Foundation propose depuis quelques années déjà des critères éthiques spécifiquement pour l'évaluation des hébergeurs de logiciels<ref>«[https://www.gnu.org/software/repo-criteria-evaluation.html Évaluation des hébergeurs de logiciel selon les critères éthiques de GNU]», ''gnu.org''.</ref>.
Notons finalement que la Free Software Foundation propose depuis quelques années déjà des critères éthiques spécifiquement pour l'évaluation des hébergeurs de logiciels<ref>«[https://www.gnu.org/software/repo-criteria-evaluation.html Évaluation des hébergeurs de logiciel selon les critères éthiques de GNU]», ''gnu.org''.</ref>.
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