« Sept chantiers du numérique pour le Québec » : différence entre les versions

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Version du 18 mars 2018 à 10:23

Contexte : Dans le plan d’action de FACiL figure l’objectif « Que FACIL continue de participer aux élections et aux consultations publiques ou particulières en rapport avec les enjeux du numérique à tous les niveaux de gouvernement. ». Dans le cadre de cet objectif, FACiL mène la campagne pour la signature du Pacte du logiciel libre, dépose des mémoires, des pétitions et rédige (parfois avec d’autres acteurs) des documents comme le manifeste Pour un Québec numérique libre et ouvert et tout récemment la Déclaration des communs numériques. Parmi les signataires de cette déclaration, il y en plusieurs qui souhaitent continuer à travailler avec FACiL sur des initiatives « concrètes » et porteuses autour des communs numériques. Le projet des Chantiers du numérique est une proposition dans ce sens.

Qu’est-ce que c’est ? Une grande concertation continue en vue de développer, de valoriser et de protéger nos communs numériques, dans le cadre de sept chantiers : éducation, santé, économie, justice, démocratie, culture, environnement. (La définition des chantiers et leur nombre ne sont pas prédéterminés évidemment : il s’agit seulement d’un exemple.)

Quels communs ? Nos ressources numériques partagées (logiciels, données, services en ligne, documents, etc.,) gérées au niveau local, québécois, canadien, panfrancophone ou international, en fonction des cas.

Concertation continue ? Il ne s’agit pas du projet d’organiser un gros événement. La concertation serait continuelle, sans limite de temps et également sans limite quant au nombre des chantiers. Elle serait ponctuée de moments rassembleurs (globaux ou par chantier) visant l’échange d’information et la prise de décisions en vue d’action menées en commun. La concertation serait celle de différents milieux et nous devrions viser explicitement à impliquer non seulement des organismes publics, mais des acteurs d’autres mouvements sociaux : écologie, justice fiscale, etc.

Quelles actions ? Une rencontre initiale pour chacun des chantiers permettrait de réunir personnes, institutions, OSBL, entreprises, groupes informels, etc., en vue de dresser un état des lieux de nos ressources partagées (logiciels, données, services en ligne, documents, etc.) et de celles qui ne le sont pas mais devraient probablement l’être. On peut penser à la récente publication par la Ville de Montréal de son inventaire de données[1]. Dans notre cas, nous viserions un inventaire des ressources partagées (ou qui devraient l’être), donc des données, mais aussi des logiciels, des documents, des services en ligne, des projets, etc. Les constats qui seraient alors faits (notamment par le biais de comparaisons avec l’international) fourniraient un point de départ utile pour lancer ou appuyer de grandes actions concertées visant à développer, à protéger et à valoriser nos communs numériques. On peut penser aussi à des actions de type «Opérations libres»[2].

Exemple concret d’une action de type « projet fédérateur » : Dans le cadre des travaux initiaux du chantier de l’éducation, on constate qu’au Québec nos universités et autres institutions de savoirs publient régulièrement les enregistrements de conférences, de colloques, de tables rondes, de cours inauguraux, etc., mais que, contrairement à la France et à d’autres États, ils ne sont aucunement mis en valeur pour le bénéfice du public en général. Au lieu d’être cataloguées et promues via un portail commun (https://www.canal-u.tv, un site lancé il y a + de 15 ans…), ces ressources sont éparpillées sur différentes plateformes, rarement libres, ce qui n’offre aucune possibilité d’exploration systématique. Aussi, les conditions d’accès et de réutilisation de ces ressources éducatives ne sont pas toujours claires et bien indiquées. Une action commune se dessinerait alors : donner naissance à un Canal-U québécois qui serait fédéré au Canal-U français et à d’autres portails du même type. Nous parlons ici d’un projet relativement peu dispendieux, simple à exécuter techniquement, mais qui nécessiterait une grande concertation de la part d’institutions québécoises habituées à travailler en silo, voire à se concurrencer… Un beau défi à relever… de concert et en commun !

Exemple concret d’une action de type « politique » : Les participant·e·s aux chantiers conviennent du rôle central de l’État dans le développement, la valorisation et la protection des communs numériques. En conséquence, on élabore une campagne d’action politique visant à faire connaître et à défendre sur la place publique une série de revendications jugées prioritaires. Exemples : une enquête publique sur le numérique au sein de l’État québécois ; la libération par défaut des données, des documents et des logiciels dans tous les projets numériques du secteur public ; la protection de la neutralité du réseau Internet ; le développement, la protection et la valorisation du domaine public et des communs numériques, etc.

Quels moyens (techniques et financiers) ? On pense bien sûr à l’usage d’outils libres pour le travail collaboratif en ligne et à l’emprunt (ou à la location) de salles lors des rendez-vous physiques. Aussi, pour que les chantiers progressent et que la concertation soit véritablement en continue, des appuis institutionnels seraient sans nul doute essentiels. Sans ces appuis institutionnels et sans un minimum de financement pour assurer la coordination générale, l’initiative courrait à mon avis le risque de demeurer largement « virtuelle ».

IMPORTANT : il n'est pas proposé que FACiL soit porteur et/ou coordonnateur d'un projet aussi vaste et complexe : nous n'avons clairement pas les ressources. Il est proposé que FACiL travaille de concert avec les autres signataires de la Déclaration qui sont intéressés à trouver les appuis nécessaires pour aller de l'avant. Nous sommes seulement à l'étape d'identifier des collaborateurs potentiels et définir les contours d'un projet susceptible d'évoluer en fonction des apports desdits collaborateurs.

Notes