« Foire aux questions de FACIL » : différence entre les versions

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==Qu'est-ce que le fossé ou la fracture numérique ?==
==Qu'est-ce que le fossé ou la fracture numérique ?==
L'espèce humaine est déjà divisée entre ceux et celles qui jouissent des moyens et des connaissances nécessaires pour tirer avantage de l'ordinateur et des réseaux (les riches) et ceux qui n'en jouissent pas (les pauvres). Le numérique émerge au sein d'une humanité où règnent de grandes inégalités entre les sociétés et entre les individus au sein de chaque société. En fonction de nos agissements collectifs, ces inégalités seront soit amplifiées soit atténuées. Les militants de l'informatique libre ont choisi leur camp et travaillent à réduire les inégalités pour que tous les êtres humains profitent des changements technologiques en cours et qu'ils trouvent tous leur place dans la société de demain.
L'espèce humaine est déjà divisée entre ceux et celles qui jouissent des moyens et des connaissances nécessaires pour tirer avantage de l'ordinateur et des réseaux (les riches) et ceux qui n'en jouissent pas (les pauvres). Le numérique émerge au sein d'une humanité où règnent de grandes inégalités entre les sociétés et entre les individus au sein de chaque société. En fonction de nos agissements collectifs, ces inégalités seront soit amplifiées soit atténuées. Les militants de l'informatique libre ont choisi leur camp et travaillent à réduire les inégalités pour que tous les êtres humains profitent des changements technologiques en cours et qu'ils trouvent tous leur place dans la société de demain.
[http://journalmetro.com/actualites/montreal/830388/vivre-sans-linternet-les-exclus/ Vivre sans l’internet: les exclus]
==Que signifie «donner la priorité» au logiciel libre dans le secteur public ?==
Donner la priorité au logiciel libre signifie qu'au moment de faire le choix d'acquérir un logiciel (nouveau ou mis à jour), on priorise ceux qui respectent les libertés de leurs utilisateurs. Ces libertés donnent à un logiciel libre des avantages ''objectifs'' considérables sur toute alternative qui n'est pas libre : l'utiliser sans restriction, étudier son fonctionnement, le faire auditer, l'adapter à ses besoins, le redistribuer tel quel ou modifié, mutualiser son exploitation, son développement, son support, etc. Les désavantages ''objectifs'' des logiciels privateurs de liberté sont nombreux et coûteux (restrictions d'usage, opacité, insécurité, dépendance envers un seul fournisseur, etc.) et ces logiciels doivent donc devenir le plus rapidement possible l'exception plutôt que la norme dans les ministères, les organismes publics, les sociétés d'État.
Exemple : suite à l'évaluation habituelle des besoins, cinq logiciels semblent bien répondre aux critères d'un organisme: trois sont des logiciels libres, deux sont des logiciels qui ne le sont pas. Donner la priorité au logiciel libre implique de choisir d'abord parmi les trois qui sont des logiciels libres. Les deux logiciels qui ne sont pas libres peuvent donc être comparables sur le plan fonctionnel, voir même raisonnables au niveau du coût des droits restreints d'utilisation de leur licence, mais ils sont forcément désavantageux à plusieurs autres niveaux et par conséquent à déconseiller. En l'absence totale de logiciel libre adéquat (tel quel ou suite à des modifications économiquement raisonnables), le logiciel non libre est naturellement le choix qui reste, hormis celui d'attendre que la situation change.
* [http://www.april.org/sites/default/files/pjl-republique-numerique/pjl-republique-numerique-amendement-priorite-logiciel-libre.pdf Priorité au logiciel libre dans le secteur public], analyse juridique de l'April, 25 mars 2016.
* [http://cnnumerique.fr/wp-content/uploads/2015/11/CNNum_Fiche_Logiciel-libre.pdf Donner la priorité aux logiciels libres dans la commande publique], fiche pédagogique du CNNum, janvier 2016.
* [https://fsfe.org/news/2014/news-20140116-01.fr.html L'Italie privilégie le Logiciel Libre dans le secteur public], article de la Free Software Foundation Europe, 2014.
* [https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/against-lock-building-open-ict-systems-making-better-use-standards-public Against lock-in: building open ICT systems by making better use of standards in public procurement], Commission européenne, juin 2013.
* [https://joinup.ec.europa.eu/elibrary/document/guideline-public-procurement-open-source-software Guideline on public procurement of Open Source Software], IDABC European eGovernment Services, mars 2010.


== Notes ==
== Notes ==

Dernière version du 4 septembre 2016 à 10:21

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Qu'est-ce que l'informatique libre ?

L'informatique libre est une alternative citoyenne à l'informatique liberticide promue par les principaux joueurs de l'industrie du numérique. L'informatique libre englobe le logiciel libre, le matériel libre, la culture libre, les standards libres/ouverts, la libération/l'ouverture des données publiques, la protection des renseignements personnels, la neutralité du réseau Internet, les droits et libertés de l'humain face au numérique, l'égalité sociale dans la société numérique, etc. Pour plus d'information, continuez à lire cette FAQ ou consultez le glossaire de FACIL.

Pourquoi faut-il en faire «l'appropriation collective» comme le suggère le nom de votre association ?

FACIL prône l'appropriation individuelle autant que collective de l'informatique libre, mais puisque tout ne pouvait pas entrer dans le nom de notre association, nous avons retenu l'idée de l'appropriation collective, qui est très parlante.

Nous souhaitons donc libérer l'individu, qui doit ultimement être le maître de son informatique. Une fois libérés, les individus peuvent faire ce qui est naturel et avantageux qu'ils fassent : s'associer librement dans un effort collectif. La société même est le meilleur exemple du pouvoir de l'association, qui a toujours pour objet la mise en commun, c'est-à-dire le partage, de ressources. Puisque l'être humain vit en société, il faut libérer non seulement les individus, mais également les institutions de sa société. Pour ne pas que les actuels propriétaires de l'informatique déterminent seuls la forme que prendra la société numérique de demain, il faut que les citoyens s'unissent pour en faire l'appropriation collective.

Qu'est-ce que le logiciel libre ?

Selon la définition mise de l'avant par la Free Software Foundation[1], un logiciel libre se reconnaît à quatre critères, soit la liberté pour ses utilisateurs 1) de l'exécuter pour tous les usages, 2) d'étudier son fonctionnement en vue de l'adapter à des besoins nouveaux, 3) d'en redistribuer des copies en vue d'aider son prochain, 4) de distribuer des copies des versions qu'on a pu modifier. Ces quatre libertés fondamentales des utilisateurs sont ce que protègent les logiciels publiés sous une licence libre. Ce sont ces quatre libertés dont nous privent en partie ou en totalité les propriétaires des logiciels qui ne sont pas libres et qui par conséquent doivent être nommés logiciels privateurs de liberté. Pour en savoir plus, consultez la section «Philosophie» du site gnu.org de la FSF.

Qu'est-ce que le matériel libre ?

Un objet matériel dont toutes les informations de conception sont rendues publiques avec autorisation pour quiconque d'utiliser, de fabriquer, de modifier et de distribuer l'objet en question est un objet matériel libre. Il existe de nombreux projets et produits de matériel libre : de l'équipement informatique jusqu'aux véhicules en passant par des médicaments génériques et l'équipement spatial. Bref, tout ce qui est habituellement inaccessible en raison de brevets, du secret industriel et commercial, du dessin industriel, du droit d'auteur, etc.

Qu'est-ce que la culture libre ?

Les réseaux numériques ne sont pas utiles qu’au partage des logiciels, ils sont utiles au partage de tout ce qui peut être représenté sous une forme numérique (le texte, le son, l’image, l’animation, etc.) et par conséquent traité automatiquement au moyen d’un ordinateur. Entre dans la définition de ce qui constitue en substance la culture libre toute œuvre de l'esprit humain dont l'auteur souhaite le partage sans restriction ou avec peu de restriction. S'il existe des œuvres culturelles libres partagées aux mêmes conditions que les logiciels libres, il y a en a d'autres qui sont partagées avec des restrictions comme l'interdiction d'en faire un usage commercial ou de distribuer des versions modifiées de l’œuvre.

Que sont les standards ouverts ?

La législation française fournit depuis 2004 une définition convenable de ce qu'il faut entendre par standard ouvert. Selon cette définition, est un standard ouvert «tout protocole de communication, d’interconnexion ou d’échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d’accès ni de mise en œuvre»[2].

Il existe d'autres définitions plus élaborées. On parle parfois aussi de standards libres.

Qu'est-ce que l'ouverture des données ?

Les données des systèmes informatiques sont de façon générale stockées d'une manière structurée dans des bases de données ou des systèmes de fichiers. Le moyen d'accéder à ces données dépend des formats utilisées dans le stockage et le contrôle de l'accès à ces données relève de la politique de sécurité des institutions. Ces documents ont des auteurs et par défaut sont assujettis à la loi sur le droit d'auteur. La démocratisation d'Internet au début des années 1990 a fait connaître assez rapidement le partage public et massif des documents HTML, PDF et autres, mais l'accès aux données brutes, dans un format structuré, qui permet le traitement automatique, est aujourd'hui encore en 2013 un phénomène qu'on peut dire «nouveau». Depuis le début des années 2000, des mouvements sociaux militent pour l'ouverture ou la libération des données qui nous appartiennent à tous et toutes, en particulier celles des organismes publics. Au delà de la simple divulgation proactive et des professions de foi en la transparence des politiques, les organismes publics s'engagent graduellement sur la voie de la mise à disposition permanente et systématique de leurs données publiques sous une forme structurée et à des conditions claires sur le plan légal. Voyez par exemple les dix principes de l'ouverte des données adoptés par la Ville de Montréal.

Qu'est-ce que la protection des renseignements personnels et confidentiels ?

Des informations sur vous et vos activités en ligne sont stockées dans les systèmes informatiques de l'État, de votre banque, des magasins où vous achetez en ligne, des fournisseurs de services auxquels vous êtes abonnés, sans oublier Google, Facebook, etc. Tant que ces informations étaient dispersées un peu partout, elles étaient inexploitables par des moyens systématiques automatisés permettant leur croisement et partant de là la construction de dossiers secrets sur des individus et des groupes. Mauvaise nouvelle : ces données sont maintenant en bonne partie exploitables et sont déjà exploitées par PRISM et autres systèmes permettant l'espionnage de masse. La protection des données qui renseignent nos vies numériques est un enjeu majeur pour l'avenir de nos droits à la vie privée et à la liberté d'expression, deux piliers de la démocratie moderne. Voyez à ce sujet le dossier de FACIL sur la vie privée.

Qu'est-ce que neutralité du réseau Internet ?

La neutralité du réseau est le principe qui vise à garantir l'égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet. Les opérateurs des infrastructures réseaux doivent transmettre les données sans distinction de la source, de la destination ou du contenu. L'inspection des paquets, le filtrage, la priorisation discriminante des flux, ne doivent pas avoir lieu sur le réseau Internet public. Le respect de la neutralité du réseau est nécessaire au fonctionnement normal de plusieurs protocoles et quantité d'applications d'Internet. Le non-respect du principe de neutralité peut entraîner le réseau Internet sur la mauvaise voie, celle de la censure illégitime de contenus par des intermédiaires dans la transmission, celle de l'accaparement de la bande-passante par les riches au détriment des pauvres, etc.

Qu'est-ce que le fossé ou la fracture numérique ?

L'espèce humaine est déjà divisée entre ceux et celles qui jouissent des moyens et des connaissances nécessaires pour tirer avantage de l'ordinateur et des réseaux (les riches) et ceux qui n'en jouissent pas (les pauvres). Le numérique émerge au sein d'une humanité où règnent de grandes inégalités entre les sociétés et entre les individus au sein de chaque société. En fonction de nos agissements collectifs, ces inégalités seront soit amplifiées soit atténuées. Les militants de l'informatique libre ont choisi leur camp et travaillent à réduire les inégalités pour que tous les êtres humains profitent des changements technologiques en cours et qu'ils trouvent tous leur place dans la société de demain.

Vivre sans l’internet: les exclus

Que signifie «donner la priorité» au logiciel libre dans le secteur public ?

Donner la priorité au logiciel libre signifie qu'au moment de faire le choix d'acquérir un logiciel (nouveau ou mis à jour), on priorise ceux qui respectent les libertés de leurs utilisateurs. Ces libertés donnent à un logiciel libre des avantages objectifs considérables sur toute alternative qui n'est pas libre : l'utiliser sans restriction, étudier son fonctionnement, le faire auditer, l'adapter à ses besoins, le redistribuer tel quel ou modifié, mutualiser son exploitation, son développement, son support, etc. Les désavantages objectifs des logiciels privateurs de liberté sont nombreux et coûteux (restrictions d'usage, opacité, insécurité, dépendance envers un seul fournisseur, etc.) et ces logiciels doivent donc devenir le plus rapidement possible l'exception plutôt que la norme dans les ministères, les organismes publics, les sociétés d'État.

Exemple : suite à l'évaluation habituelle des besoins, cinq logiciels semblent bien répondre aux critères d'un organisme: trois sont des logiciels libres, deux sont des logiciels qui ne le sont pas. Donner la priorité au logiciel libre implique de choisir d'abord parmi les trois qui sont des logiciels libres. Les deux logiciels qui ne sont pas libres peuvent donc être comparables sur le plan fonctionnel, voir même raisonnables au niveau du coût des droits restreints d'utilisation de leur licence, mais ils sont forcément désavantageux à plusieurs autres niveaux et par conséquent à déconseiller. En l'absence totale de logiciel libre adéquat (tel quel ou suite à des modifications économiquement raisonnables), le logiciel non libre est naturellement le choix qui reste, hormis celui d'attendre que la situation change.

Notes

  1. Free Software Foundation (FSF), «Qu'est-ce que le logiciel libre ?», gnu.org, 1996-2002, 2004-2007, 2009, 2010, 2012, 2013.
  2. [1]